Le Samu de Guadeloupe dit non au numéro unique d’appel d’urgence
Le SAMU de Guadeloupe s’inquiète du projet de suppression du “15” au profit d’un numéro unique de régulation qui serait alors dévolu aux pompiers.
Le “numéro unique d’appel d’urgence” (112) dont les députés viennent de voter l’expérimentation rime avec “perte de chance” pour le patient et “désorganisation de toute la chaîne hospitalière”, alerte François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France pour qui le 15 “est une petite pépite qu’il ne faut pas perdre”.
“Le premier à décrocher un appel santé doit être un professionnel de santé”, explique à l’AFP François Braun. Mettre “un intermédiaire entre le Samu et les patients” entraînera “perte de temps” et “perturbation du message” car “c’est souvent les premiers mots qui sont importants”, ajoute-t-il.
Comme ses homologues de l’Hexagone, le Samu de Guadeloupe, par la voix de son chef de service Docteur Patrick Portecop, n’approuve pas le projet de loi adopté par le Sénat qui impose un numéro appel unique pour toutes les urgences (en lieu et place du 17 (pour la police), du 18 (pour les pompiers) et du 15 (pour le Samu), alors que la demande des urgentistes est de disposer d’un numéro santé 113 dédié aux demandes médicales et d’un numéro secours 112 dédié aux secours incendie voir sécurité.
“Une évidente perte de chance “
Dans un courrier adressé aux parlementaires, le spécialiste explique qu'”en supprimant la possibilité de généraliser le SAS (service d’accès aux soins) , c’est la remise en question de tout le système de la régulation médicale conçue pour déclencher la réponse la plus pertinente vers le demandeur et l’orientation à bon escient en lien avec les médecins libéraux dans le parcours de soins adapté et au type d’urgence. Comme nous l’observons déjà dans les pays n’ayant pas fait le choix, une sortie d’ambulance se traduit par l’adressage aux urgences dans 50 % des cas à mauvais escient.
L’intérêt des Français n’est pas de résumer la réponse aux urgences médicales à la disponibilité d’équipes de secouristes mais de garantir aux usagers une analyse de la demande par un spécialiste astreint au respect du secret médical.
La vision simpliste d’un numéro unique représente une évidente perte de chances. Le concept d’un numéro unique relève d’une vision archaïque de la question du secours à personne et de l’aide médicale urgente et est totalement incompatible avec une vraie modernisation du système d’accès aux soins souhaitée de tous”.
Il réclame donc une réécriture du projet de loi. A suivre.
(Avec AFP)
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