Goyave : un barrage pour booster l’irrigation agricole

Le conseil régional a médiatisé, mercredi, la mise en eau du barrage de Moreau à Goyave. Cet ouvrage devrait assurer, à terme, un accès à l’eau agricole aux exploitations situées sur la côte au vent.

Situé sur la ravine Zombi, affluent de la rivière Moreau à Goyave, le barrage de Moreau devrait grandement faciliter la vie des agriculteurs de la côte au vent.  Sa mise en eau a été réalisée mercredi 3 novembre, en présence des équipes du conseil régional, maitre d’ouvrage de la construction du barrage qui sera rétrocédé au Département pour en assurer l’exploitation à l’issue des travaux.

L’objectif  de cet ouvrage ?  Fournir une capacité supplémentaire d’environ 950 000m3 d’eau pour l’irrigation agricole de la Côte-au-Vent. Celui-ci vient en complément de celui de Dumanoir réalisé par le Département en 2010 à Capesterre Belle Eau.

Le rôle de ces barrages est de permettre le stockage d’eau brute lorsque les ressources sont suffisantes en période d’hivernage et de la restituer progressivement de Janvier à Juin lorsque les rivières sont basses. Par ailleurs, ce chantier exceptionnel dans l’archipel, permet de soutenir l’activité du BTP sur le territoire et l’emploi local.  En effet, le marché de travaux a été notifié le 30 juillet 2014 au Groupement d’entreprises Gaddarkhan, Getelec, Antilles Géotechnique, et les sous-traitants BRL Ingénierie, cabinet Simon.
Depuis le 4 avril 2020, les travaux sur le barrage de Moreau ont repris suite à l’interruption liée aux mesures de confinement et afin de mettre en œuvre les dispositions particulières prises pour lutter contre la propagation du Covid-19 sur le site.

LES ATOUTS DU BARRAGE

L’ouvrage est stratégique de par sa position, de l’abondance de l’eau dans son environnement, de son niveau altimétrique, qui permettra de renforcer, notamment en période de Carême, l’irrigation des terres destinées à l’agriculture de la côte au vent.

Il est dimensionné de manière à résister à des séismes extrêmes et des épisodes cycloniques majeurs. Cette retenue de 950 000 m3, augmentera d’un tiers le volume stockée dans les autres barrages de Guadeloupe et sera connecté au réseau d’eau brute existant.
Il permettra d’irriguer plus de surfaces pour les agriculteurs et de réduire les délestages en période sèche.

CHIFFRES CLÉS

-90% de l’eau consommée en Guadeloupe proviennent des rivières et des sources de la Basse-Terre

-DIMENSIONS DU BARRAGE :
27 m de haut pour 255 m de long

-AIRE DE LA RETENUE NORMALE : 9,80 ha
-VOLUME UTILE DE LA RETENUE : 950.000 m3

LES CARACTERISTIQUES

-une digue en terre zonée composée d’argile et de sable (drainage en aval : cheminée drainante, tapis et tranchée drainante)
-Un évacuateur de crue latéral
-Un ouvrage amont de prise d’eau un dalot sous digue en béton armé
-Un aménagement aval de restitution à la rivière

LE FINANCEMENT

LES DATES CLES

-Années 2000 : Démarrage du projet sous la houlette du Conseil Général, par l’identification du site.
Les études préalables de faisabilité, d’avant-projet et de projet, relatives aux barrages sont soumises à une réglementation très contraignante, qui ont nécessité plusieurs années d’instruction.

-2011 : Après obtention des autorisations pour la réalisation des travaux, le dossier a été transféré par convention à la Région Guadeloupe.

-2014 : Démarrage des travaux
-Novembre 2021 : Mise en eau du barrage

La phase des travaux proprement dite s’est terminée fin août 2021 et la mise en eau a débuté en septembre pour une durée prévisionnelle de 4 mois. La mise en eau n’est pas terminée et le barrage est actuellement rempli au 1/4. Le remplissage du bassin est prévu de se terminer en janvier 2022, sauf sécheresse exceptionnelle.
L’ouvrage sera ensuite rétrocédé au conseil départemental pour son exploitation à la fin de la mise en eau, donc d’ici à janvier 2022.

(PHOTOS : REGION GUADELOUPE)