Mobilisation contre l’obligation vaccinale : 200 policiers et gendarmes en renfort
La violence est montée d’un cran dans la nuit de jeudi à vendredi : incendies, dégradations, violences, barrages… Au réveil, les Guadeloupéens ont trouvé leur pays défiguré et complètement bloqué. L’Etat envoie des renforts.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Démarré lundi, le mouvement de grève générale lancé par un collectif d’organisations syndicales et citoyennes pour dire non à l’obligation vaccinale des soignants et le pass sanitaire, prend une tournure de plus en plus inquiétante.
Ce vendredi matin, Trafikéra annonçait que l’ensemble des axes, routes nationales et départementales, du département étaient bloqués par des barrages. Très vite, le rectorat a recommandé aux parents de garder leurs enfants en vue des” difficultés rencontrées par les personnels et élèves des établissements scolaires pour rejoindre leur lieu de travail “.
Les pompiers faisaient état d’interventions multiples sur des incendies dans des conditions rendues difficiles par les violences urbaines, notamment à Pointe-à-Pitre et à Gosier : six bâtiments touchés en bois dont 4 détruits rue Nozière à Pointe-à-Pitre et du côté de Saint-Félix au Gosier (rond-point) une magasin de moto a été la proie des flammes, ainsi qu’un restaurant juste à côté, une salle de réception et une laverie.
(Saint-Félix Gosier. Photo : pompiers)
LA REACTION DU PREFET : ANNONCE DU RENFORT DE POLICIERS ET GENDARMES
Le préfet de Guadeloupe, Alexandre Rochatte, condamne sans réserve” ces agissements de vandalisme qui n’engendrent que des gênes à la population dans la réalisation de ses activités quotidiennes et ne visent qu’à empêcher l’accès aux services élémentaires et à détruire volontairement les efforts de construction collective de l’avenir de la Guadeloupe et des Guadeloupéens. Chaque Guadeloupéen ne peut que se voir attristé de ces destructions volontaires, de véhicules, de boutiques, d’immeubles qui portent atteinte à l’image de l’Archipel.
Ces actions répréhensibles engagent par ailleurs la responsabilité de ceux qui les ont initiées et interrogent sur la volonté de ces acteurs à construire et nourrir un dialogue apaisé et constructif pour travailler ensemble à l’avenir de la Guadeloupe.
(Moule, photo : réseaux sociaux)
RESTAURER L’ORDRE PUBLIC
Le préfet assure les Guadeloupéens 3de la ferme détermination du gouvernement à restaurer l’ordre public à chaque fois que nécessaire : les ministres de l’Intérieur et de l’Outre-mer ont, à cette fin, annoncé l’envoi de 200 policiers et gendarmes en renfort aux forces de l’ordre déjà présentes, pleinement mobilisées ces derniers jours.
ERIC JALTON VEUT UN GESTE DE L’ETAT
Le maire des Abymes, réclame la suppression immédiate des sanctions administratives professionnelles et financières prises à l’encontre de certains personnels notamment de santé et de sécurité non vaccinés (un test pcr ou antigénique périodique pouvant se substituer exceptionnellement les concernant à la vaccination obligatoire). Concernant le Pass sanitaire la liberté doit être laissé aux chefs d’entreprises ou d’établissement concernés de le réclamer ou pas avec une promotion et un contrôle plus accentué quant au respect des gestes barrières notamment l’aération des locaux autorisées à la fréquentation sans masques du public.”.
DES MEDECINS AGRESSÉS
L’association des jeunes médecins de la Guadeloupe (AJMG) tire la sonnette d’alarme concernant l’agression de plusieurs confrères perpétrés jeudi 18 novembre dans l’enceinte du CHU de Pointe-à-Pitre. ” En dépit des désaccords qui peuvent exister, l’agression physique ou verbale d’un professionnel de santé reste un acte grave. L’entrave, les difficultés voire l’impossibilité d’accès aux soins des patients sont également des actes non acceptables. L’A.JMG condamne fermement ces types d’agissements qui participent à affaiblir l’offre de soins déjà fragilisée dans notre région. Nous assurons à nos collègues et à nos patients tout notre soutien dans ces épreuves.
Nous appelons chacun et chacune à un apaisement de la situation “.
(Saint-Félix (Gosier). Photo : pompiers)
DANGER DE MORT POUR 800 PATIENTS DIALYSÉS
L’impossibilité d’accès aux soins pour les patients est dramatique depuis le début du mouvement de grève générale. Ce vendredi matin, des représentants des néphrologues de Guadeloupe ont fait une déclaration solennelle à la clinique des Eaux Claires à Baie-Mahault. Une sorte d’appel au secours car les centres de dialyse sont actuellement bloqués et les 800 patients concernés risque un danger de mort. « La situation est très grave pour eux », a alerté le néphrologue Christian Duvic, de la Clinique de Choisy (le Gosier).
« Chacun d’entre eux à besoin de trois dialyses de 4 à 6 heures par semaine », rappelle le praticien, or « les personnes qui ne peuvent pas recevoir leurs soins sont en danger de mort. Ils risquent très rapidement de développer des œdèmes pulmonaires ou de faire des arrêts cardiaques », a-t-il insisté alors que des blocages routiers et des barricades entravent la circulation en Guadeloupe. « On parle d’une survie de 2 jours », a encore précisé le docteur. « Même si les patients pouvaient passer sur les routes, il faut encore que le personnel puisse atteindre les centres de dialyse », s’inquiète-t-il.
“SE PRÉSENTER AUX URGENCES QU’EN CAS D’URGENCE AVÉRÉE “
Le directeur du CHU et le président de la CME (commission médicale d’établissement)” informent l’ensemble des usagers de notre
hôpital, que compte tenu de la situation présente sur notre territoire, le CHU continuera à tout mettre en œuvre pour assurer la prise en charge des patients. Toutefois, il est aussi demandé aux usagers de limiter leur déplacement et de ne se présenter aux urgences du CHU qu’en cas d’urgence avérée.”
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