La Guadeloupe perd 3 000 habitants tous les ans
Les derniers chiffres du recensement sont sans appel : l’archipel guadeloupéen enregistre une baisse constante de sa population. En cause : un solde migratoire négatif.
Au 1er janvier 2019, 384 239 personnes au total vivent en Guadeloupe. Depuis 2013, l’archipel a enregistré une baisse de sa population de 0,8 % par an en moyenne, soit près de 3 000 habitants de moins tous les ans. Cette baisse de la population s’explique par un plus grand nombre de départs que d’arrivées sur le territoire et par un faible excédent naturel.
Repli démographique pour l’archipel Après une période stable entre 2008 et 2013, la population guadeloupéenne diminue entre 2013 et 2019. Le solde naturel se dégrade et ne compense plus un solde migratoire apparent négatif. En effet, le déficit apparent des entrées-sorties s’accentue depuis 2008. Le départ des jeunes vers la France métropolitaine, le plus souvent pour effectuer des études supérieures ou trouver un emploi, est à l’origine de ce déficit. Il n’est plus contrebalancé par l’excédent naturel qui diminue sous le double effet d’un plus grand nombre de décès (avec l’arrivée à des âges élevés des générations nombreuses du baby-boom) et du recul des naissances.
La contraction démographique de la région cache toutefois des disparités selon les communes. Les communes de Baie-Mahault, Lamentin, et Petit-Bourg sont les plus dynamiques en termes de croissance démographique. Au contraire, les populations de Basse-Terre, Saint-François, et Anse-Bertrand sont en repli marqué.
BAIE-MAHAULT ET LAMENTIN ACCÉLÈRE LEUR DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE
En effet, dans quatre communes, la population augmente. Parmi elles, Baie-Mahault, Petit-Bourg et Lamentin bénéficient notamment de la proximité de zones attractives en termes d’emplois comme Jarry, Moudong ou Jabrun. Entre 2013 et 2019, les populations de Baie-Mahault et Lamentin ont même accéléré leur croissance ( + 0,5 % par an en moyenne pour chacune) par rapport à la période 2008-2013 (respectivement + 0,3 % et + 0,1 % par an en moyenne).
La croissance de la population de Petit-Bourg a en revanche ralenti sur les cinq dernières années (+ 0,5 % par an en moyenne sur la période 2013-2019 contre + 1,6 % par an en moyenne entre 2008 et 2013). Enfin la commune de Petit-Canal gagne également quelques habitants (+ 0,3 % par an en moyenne entre 2013 et 2019).
Après avoir baissé entre 2008 et 2013, la population des communes de Capesterre-de-Marie-Galante et de Gourbeyre se stabilise entre 2013 et 2019. À Saint-Claude, la population est stable depuis 2008.
LES ABYMES ET SAINT-FRANÇOIS CONTINUENT DE PERDRE DES HABITANTS
Toutes les autres communes de l’archipel guadeloupéen accusent un repli démographique. La plus importante d’entre elles en nombre d’habitants, Les Abymes, perd 4 400 habitants entre 2013 et 2019, accélérant le fléchissement déjà observé sur la période 2008-2013. Saint-François enregistre également une décroissance importante sur la période récente (- 3,8 % par an en moyenne entre 2013 et 2019). Cette baisse s’explique par un déficit important du solde migratoire.
La ville de Basse-Terre continue de perdre des habitants (- 1,7 % par an en moyenne entre 2008 et 2013 puis – 2,0 % par an en moyenne pour les années suivantes). La commune d’Anse-Bertrand perd un cinquième de ses habitants entre 2013 et 2019, soit une chute annuelle moyenne de 4,0 %, conséquence de soldes migratoire et naturel déficitaires. La commune de Sainte-Rose perd également des habitants (- 1,9 % par an en moyenne entre 2013 et 2019).
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