Sébastien Lecornu/collectif : dialogue impossible ?
Le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, est arrivé en Guadeloupe dimanche après-midi où il a d’abord été à la rencontre des forces de l’ordre mobilisées dans le maintien de l’ordre. Ce lundi matin, une rencontre avec le collectif, initiateur du mouvement de grève générale lancé depuis le 15 novembre, était prévue pendant deux heures, de 9 h 15 à 11 h 15 à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre. Le ministre a reçu quatre représentants des organisations syndicales de la Guadeloupe : Elie Domota, ancien secrétaire général de l’UGTG, Maité Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG, Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG et Max Evariste, secrétaire-général de UDFO.
Malheureusement cette réunion n’a pas pu aboutir car dès le départ les exigences des deux parties ont mis à frein à toute discussion : le collectif souhaitait voir à la table l’ensemble de ses représentants alors que le ministre ne voulait que 10 personnes maximum.
Autre préalable exigé par le ministre et refusé par le collectif : la reconnaissance des violences.
“Le ministre a réaffirmé comme préalable démocratique le fait qu’ils condamnent sans ambiguïté les violences commises ces derniers jours aux Antilles, notamment les tentatives de meurtre sur les policiers et les gendarmes ainsi que les faits de racket (y compris sexuel, cette nuit en Martinique, qui ont fait l’objet d’interpellations) sur les barrages dont sont victimes les Antillaises et les Antillais. Les représentants syndicaux ayant refusé ce préalable pourtant évident et indispensable, ils ont simplement remis au ministre les documents de revendication qu’ils avaient déjà publiés ces derniers jours.” (Source : communiqué du ministère des Outre-Mer).
Dans un communiqué, “le gouvernement note que la plupart de ces revendications contenues dans ces documents concernent les compétences des collectivités territoriales. Le ministre aura l’occasion de les évoquer avec les élus de Guadeloupe, qu’il recevra à 14 h 30, afin qu’ils puissent commencer à travailler avec les organisations syndicales. La deuxième partie des revendications concernant des lois de la République déjà votées, comme celle sur l’obligation vaccinale des soignants, ou la libération de personnes condamnées par la justice pour des faits de violence. Le ministre l’a rappelé : la loi de la République doit s’appliquer partout en France, y compris
dans le département de la Guadeloupe. Cette application de la loi doit bien entendu se faire dans un dialogue social de qualité avec les personnels suspendus”. Le ministre rappelle qu’aucune discussion ne peut aboutir si elle n’est pas posée sur des bases saines”.
LES ELUS VEULENT UNE SORTIE DE CRISE
Dès hier, le collectif émettait déjà des doutes sur les intentions du gouvernement : “Dès lors, il est louable de se demander si cette pseudo visite ministérielle n’a jamais eu vocation à engager une quelconque négociation vers une sortie de crise. Il s’agit plutôt de donner l’illusion que le gouvernement a entendu la souffrance des familles, et singulièrement celle des jeunes “, pouvait-on dans un communiqué signé Elie Domota. Le mot d’ordre reste donc le même en ce lundi 29 novembre soit 15 jours après le début des hostilités : la mobilisation continue et un appel au renforcement des piquets de grève est d’ores et déjà lancé.
Le ministre avait indiqué aux médias dimanche soir : « Je ne suis pas venu ici pour incarner un Etat faible, mais (je suis venu pour incarner) aussi évidemment un Etat qui dialogue », précisant que « la main (était) tendue, néanmoins ça reste une main de fermeté ».
De leurs côtés, les élus, “réaffirment que le dialogue doit être ouvert sans délai”. Pour ce qui relève de leurs compétences, ils sont prêts à présenter leurs contributions et propositions concrètes pour une sortie de crise au collectif, au ministre et aux Guadeloupéens.
Les élus réaffirment par ailleurs que la domiciliation locale du pouvoir de décision est une question qui doit être abordée en temps et en heure, en étroite concertation avec la population, mais que la priorité actuelle de la Guadeloupe, c’est la sortie de crise “.
DE NOUVEAUX BARRAGES
L’arrivée du ministre des Outre-Mer a ravivé la tension sur le territoire. De nouveaux barrages ont donc été érigés tôt ce lundi matin et la circulation est de nouveaux compliquée en Grande-Terre comme en Basse-Terre. D’anciens barrages levés depuis quelques jours ont de nouveau été remis en place comme ceux du pont de la Lézarde et de colin à Petit-Bourg, ou encore Rivières des Pères à Basse-Terre. En revanche, la RN4 est dégagée entre Pointe-à-Pitre et Saint-François.
Les barrages dits “historiques” sont toujours présents : Perrin (Les Abymes), la Boucan (Sainte-Rose), rond point de la Kassaverie à Capesterre-Belle-Eau et Marieulle à Morne-à-L’eau.
LE RECTORAT ANNONCE UNE RÉOUVERTURE DES ECOLES MARDI
Au vu de l’amélioration de la circulation le week-end dernier, le rectorat avait annoncé dimanche soir une éventuelle reprise des cours mardi 30 novembre. Ce lundi devant permettre aux personnels et aux collectivités de préparer ce retour dans ses différents aspects.
Cette mesure va-t-elle être maintenue si la mobilisation se durcit ? La réponse dans la journée.
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