Les élus régionaux condamnent l’irruption violente à l’hôtel de Région
Une délégation du Collectif des organisations en lutte a pénétré de force et avec violence, ce jeudi, dans l’hôtel de Région à Basse-Terre lors d’une plénière. Le président, Ary Chalus, exprime son indignation.
Le Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire, avait annoncé un rassemblement ce jeudi matin devant le centre hospitalier de Basse-Terre. Il en a visiblement profité pour jouer les troubles fête à l’hôtel de Région où se déroulait la 4e plénière de l’année consacrée aux grandes orientations financières.
Au moment où “la commission permanente allait examiner et voter un montant important de l’aide publique à destination des jeunes entrepreneurs, de personnes en demande de formation aux sinistrés de la crise sanitaire notamment l’aide pour le fonds de solidarité des artistes en difficulté une délégation du collectif en lutte est entrée avec une violence inédite au sein de l’hémicycle régional “, précise-t-on dans un communiqué.
Selon la collectivité, du mobilier a été détruit, des bureaux ont été “saccagés”, des journalistes “molestés”, des agents de la Région “insultés et menacés “. Des actes “inexcusables “selon Ary Chalus, président du conseil régional qui ” s’insurge et dénonce ces pratiques d’intimidation et de violence indignes”. Vendredi, vers 19 h 30, le Collectif était toujours présent dans l’hémicycle. Ary Chalus ayant accepté de recevoir une délégation de gréviste pour une entrevue à huis-clos. A suivre.
“La violence sape les bases de notre vivre ensemble !”
“Nous condamnons absolument les exactions commises en marge du mouvement de contestation, leur nature et leurs conséquences doivent nous interroger.
Les menaces sur les élus, celles proférées à l’encontre des personnels soignants et du directeur du CHU, des Guadeloupéens comme vous et moi, qui ont eu fort à faire et qui n’ont jamais failli depuis le début de la pandémie…
Tout cela est inadmissible et détruit ce que nous et tous ceux qui étaient là avant nous avons construit ! La violence sape les bases de notre vivre ensemble! Pourtant, les guadeloupéens aspirent à la paix ! Sans partenaires pour la négociation il ne peut y avoir de négociation.
La Région Guadeloupe a toujours été mobilisé pour négocier comme nous l’avons réaffirmé sur nos champs de compétences. Chacun doit jouer le jeu, l’Etat les collectivités et le collectif ! C’est fort de cette responsabilité partagée que nous ressortirons de cette crise. Dans le respect des uns et des autres !
Nous n’avons pas besoin d’être d’accord entre nous pour pouvoir nous parler !
De tous temps, les sociétés humaines prospèrent lorsqu’elles s’organisent autour de valeurs de liberté et de
solidarité ! L’uniformité n’est jamais une fin en soi.
Ici, en Guadeloupe, nous n’arrivons plus à nous parler alors que nous avons tous l’amour du Pays !
Même en désaccord, nous devrons rester des partenaires !
Car il n’y a qu’ici, en Guadeloupe que nos enfants pourront se sentir pleinement chez eux ! ”
RÉACTIONS DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL
“Radicalisation qui utilise la terreur”
Les élus estiment ” que ces images sont extrêmement choquantes et d’une rare violence et soulignent que
que ces faits sont d’une gravité sans précédent et relèvent d’une radicalisation qui utilise la terreur. S’attaquer ainsi à une institution de la République, dont les élus sont issus du suffrage universel, est une atteinte inacceptable à la démocratie.
Ils dénoncent ‘ces exactions et ont apporté leur total soutien au président de Région, à l’ensemble des conseillers régionaux ainsi qu’aux agents de la collectivité. Ils en appellent à un sursaut de civisme et de vrai patriotisme afin que ce climat de terreur cesse immédiatement avant de déboucher sur l’irréparable.
Enfin, les conseillers départementaux ont rappelé qu’ils se tiennent aux côtés de l’ensemble des élus
guadeloupéens afin de concrétiser les nombreuses propositions de sortie de crise “.
RÉACTION DE SÉBASTIEN LECORNU MINISTRE DES OUTRE-MER (Twitter)
“Aucune revendication ne justifie d’entraver le bon déroulement d’une assemblée d’élus en pleine séance plénière. Le préfet est en lien avec le président de région Arys Chalus pour prendre les mesures nécessaires face à l’irruption de manifestants dans le conseil régional de Guadeloupe ”
RÉACTION DE LA FÉDÉRATION SOCIALISTE
“Cet acte est une atteinte inacceptable à une institution démocratique. Elle témoigne d’une escalade qui n’apaisera, ni ne réglera aucun des maux de la Guadeloupe. Nous ne cesserons de le dire : rien ne se construit dans le désordre et la division.
Les socialistes ne peuvent que s’interroger : cet épisode violent est-il une traduction de la « terreur » promise par certains leaders du mouvement dans leurs récents discours ?
L’intrusion à la Région rappelle, en tout cas, l’invasion et l’occupation par le LKP, le 7 mai 2009, du Palais du Conseil général à Basse-Terre, qui avaient eu pour effet d’empêcher la tenue d’un congrès
des élus départementaux et régionaux.
C’était déjà un triste jour pour notre démocratie et nous faisons l’amer constat que l’Histoire se répète lorsque l’on n’en tire aucune leçon. Une nouvelle fois, une énième fois, nous appelons au respect des institutions et nous plaidons pour un dialogue dépassionné et constructif pour l’avenir du pays”.
RÉACTION GROUPE PÉYI GWADLOUP
“Les élus du groupe « Péyi Gwadloup » de la Région Guadeloupe condamnent avec force l’intrusion violente, de manifestants au sein de l’hémicycle du conseil régional à Basse-Terre (…) Ces méthodes intolérables confirment que les revendications s’accompagnent d’une montée aux extrêmes dont la Guadeloupe n’a pas besoin.”
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