Jean-François Carenco, ancien préfet de Guadeloupe, remplace Yaël Braun-Pivet au ministère des Outre-Mer
Le ministère des Outre-Mer est désormais rattaché au ministère de l’intérieur et c’est Jean-François Carenco, ancien préfet de Guadeloupe notamment, qui prendra les rênes.
La composition du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne a été annoncée un peu avant 11h (heure de l’Hexagone) ce lundi 4 juillet. Grande nouveauté : jusqu’ici ministère de plein exercice, les Outre-mer sont désormais rattachés au ministère de l’intérieur.
Afin de remplacer Yaël Braun-Pivet -restée à peine plus d’un mois rue Oudinot pour briguer officiellement la présidence de l’assemblée nationale-, c’est Jean-François Carenco, qui vient d’être nommé à la tête du ministère des Outre-Mer. La cérémonie de prise en fonction s’est déroulée, ce lundi, dans les jardins de Montmorin à Paris.
A 69 ans ce haut fonctionnaire bien connu en Guadeloupe, officiera donc sous le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin qui voit son portefeuille élargi aux Outre-mer. Le nouveau ministre, qui a été notamment préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon (1996-1997) et de Guadeloupe (1999-2002), diplômé de l’Ena, présidait depuis 2017 la commission de régulation de l’énergie.
UN MINSITÈRE SOUS TENSION
Ancien collaborateur de Jean-Louis Borloo, dont il a été plusieurs fois directeur de cabinet (Emploi et Cohésion sociale, puis Ecologie), le haut fonctionnaire a l’habitude des missions compliquées. Une bonne chose, car il s’agit d’un ministère sous tension. En effet, au cours du premier quinquennat Macron, les territoires d’Outre-mer ont à plusieurs reprises manifesté leur défiance, voire leur rejet de l’exécutif. L’hostilité à la politique vaccinale pendant la pandémie de Covid y a été particulièrement intense, tandis que certaines de ces collectivités se sentent abandonnées face à des problématiques comme l’accès à l’eau ou la pollution à la chlordécone.
Un désamour qui s’est traduit dans les urnes. Au second tour de l’élection présidentielle, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin ou encore à La Réunion, c’est Marine Le Pen qui est arrivée en tête, avec des scores dépassant parfois les 60 %. Lors des législatives, c’est l’alliance de gauche (la Nupes) qui a raflé la plupart de ces circonscriptions.
PLUSIEURS PRIORITÉS POUR LES OUTRE-MER
En mai dernier les présidents des régions de Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane ont lancé mardi depuis Schoelcher (Martinique) un appel solennel à l’État pour qu’il change ses politiques d’aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté.
Se sentant délaissés, les députés ultramarins avaient également fait part de leur colère fin juin lorsque Yaël Braun-Pivet, avait annoncé sa démission.
Gerald Darmanin et Jean-François Carenco se sont exprimés depuis les jardins du 27 rue Oudinot, l’adresse du ministère des Outre-mer à Paris. Riche d’un nouveau portefeuille, le ministre de l’Intérieur a éclairci ses priorités pour les Outre-mer : “les questions institutionnelles” d’abord, avec l’exemple de la Nouvelle-Calédonie “mais aussi de sécurité et parfois même d’immigration qui se posent particulièrement”.
Son nouveau ministre délégué a enrichi la liste des dossiers prioritaires : “pouvoir d’achat, égalité des droits, défense absolue de l’environnement, service public, immigration, question institutionnelle, enjeux sanitaire, développement, sécurité (…) Toutes ces questions doivent désormais être traitées dans un échange nourri avec les syndicats, les élus, les associations, l’ensemble des corps intermédiaires et les citoyens.”